Le théâtre jeune public francophone belge orphelin de Roger Deldime
La Maison Théâtre, ainsi que plusieurs compagnies de théâtre jeunes publics du Québec ont perdu un grand ami en la personne de Roger Deldime, un fervent défenseur du théâtre jeune public francophone. La Maison Théâtre a eu le bonheur de collaborer avec ce passionné, en 1999, lors de La Semaine de la Communauté française de Belgique qui s’est tenu en nos murs.
Voici un extrait de la nouvelle publiée par La Libre Belgique sous la plume de Laurence Bertels, le vendredi 19 juin.
« …Roger Deldime était la personne de référence en théâtre jeune public. Et si le théâtre pour enfants et adolescents a connu un tel retentissement ces dernières années, ce sociologue du théâtre, ancien directeur d’un centre de recherches et de formation à l’Université libre de Bruxelles, y est assurément pour beaucoup. Tout le secteur pleure donc aujourd’hui un homme de caractère que l’on croyait insubmersible.
Sa carrière durant, il aura arpenté les festivals du monde entier pour découvrir les perles d’un art dont la particularité est de s’adresser aux jeunes générations, mais d’être joué par des comédiens professionnels. »
L’article intégral
HOMMAGE A ROGER DELDIME
par Carlos Fragateiro, Jean-Gabriel Carasso, Jean-Claude Lallias et Emile Lansman.
Cher Roger,
De Lyon à Paris, d’Athènes à Montréal, d’Avignon à Bevagna,
en passant par Mons, Rome, Porto, Bruxelles…
et tant d’autres lieux, en France, en Belgique, en Italie, en Espagne, au Québec, en Grèce,
au Portugal…
nos routes se sont croisées au fil de nos engagements respectifs.
Nous étions amis, compagnons de route, compagnons de voyages,
compagnons de combat pour un développement,
pertinent, généreux et empreint d’humanisme,
de l’éducation artistique en général,
du théâtre pour la jeunesse en particulier.
Tu nous as apporté ton engagement, ton enthousiasme,
ta rigueur scientifique, ta soif de liberté, ton sens subtil de la provocation,
ton obstination, ton ouverture au monde…
Ton amitié aussi, jamais démentie.
Et ta disponibilité pour tant de petites et grandes rencontres associatives,
organisées notamment en France par l’ANRAT,
chaque fois que nous avions besoin de tes analyses, de tes réflexions
et de ce recul subtil que tu savais prendre pour remettre tout en contexte.
Que de souvenirs !
De la sociologie du théâtre et ses « Congrès mondiaux »
à tes travaux sur la mémoire du spectateur et la nécessité de garder des traces,
en passant par tes innombrables autres écrits théoriques…
tes apports auront marqué les quarante-cinq dernières années
du théâtre pour la jeunesse
non seulement en Belgique francophone
mais bien au-delà.
Car tes réflexions et réalisations faisaient référence et autorité dans le milieu international.
Et puis est arrivée La montagne magique,
véritable défi que la ville de Bruxelles t’avait lancé,
que nous avons si souvent citée en modèle
et que plusieurs d’entre nous auraient aimé imiter, notamment à Paris, hélas sans y
parvenir.
Tu en étais légitimement fier.
Fier du projet
mais aussi fier de l’équipe que tu avais réussi à constituer pour le défendre.
Avec bien sûr Jeanne toujours à tes côtés, souvent même te devançant,
pour aller au bout des aventures que vous rêviez ensemble.
Au moment de cet au revoir fraternel,
nous te disons simplement merci
pour ce que tu as été,
pour ce que tu as construit,
pour ce que tu as apporté à la culture et à l’enseignement, ici et ailleurs,
pour ce que tu NOUS a donné.
Notre profonde affection va vers Jeanne et tes proches.
Et nous te faisons une promesse, que beaucoup partageront sans doute avec nous : nous
penserons souvent à toi.
Tes amis Carlos Fragateiro, Emile Lansman, Jean-Claude Lallias et Jean-Gabriel Carasso
au nom des institutions qui leur ont permis de te côtoyer et d’apprécier ton compagnonnage
chaleureux, dont l’ANRAT qui s’associe officiellement à cet hommage.
(Texte lu lors de ses funérailles ce 25 juin 2015)